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samedi 19 septembre 2015







Comment répondre 



La dernière sortie de Macron sur les fonctionnaires (inadéquats, statut pas justifiable) n’est que le reflet de la tactique de l’oligarchie en place. La stratégie est de monter les gens du peuple les uns contre les autres. Pour cela, ils utilisent les concepts comme assistanat, fraude aux aides sociales, surveillance renforcée pour les chômeurs, statuts privilégiés, ….

L’idée directrice est que le vulgus pecum regarde celui qui est proche de lui avec un regard envieux et ne regarde pas ce qui se passe plus haut. Ce n’est pas nouveau et c’est la vieille méthode du « diviser pour mieux régner ». Et cela fonctionne malgré la possibilité d’avoir des informations qui contredisent les propos comme les 50% de bénéficiaires potentiels du RSA qui ne le demandent pas.

Je me suis trouvé plusieurs fois un peu démuni pour répondre à ses propos démagogiques et, à part les 80 Mds de fraude fiscale qui ne disent pas grand chose au grand public, il est difficile de faire comprendre à son interlocuteur que de regarder la gamelle du voisin n’arrangera pas sa situation.

Aujourd’hui le magazine Marianne me donne des éléments de réponses dans son numéro 960.
Dans le cadre d’un article intitulé « France, ton industrie fout le camp » un bandeau donne la liste de tous ces dirigeants talentueux qui, après avoir échoué, partent avec des indemnités coquettes.
J’ai donc décidé de la recopier et, dorénavant, à toute personne qui déclarera que les classes moyennes payent pour les autres ou que les immigrés ne viennent que pour les allocations, je lui fournirait cette liste qui, dans le magazine, est intitulée « Fossoyeurs et vrais gloutons » et écrit par Emmanuel Levy

2001 : Pierre Blayau, Moulinex, PDG du groupe d’électroménager pendant plus de 3 ans, cet énarque est à quelque mois du dépôt de bilan et empoche 2 millions €
2002 : Jean-Marie Messier, Vivendi. Après avoir été le choucou du Cac 40 et des médias, J2M chute, laisse une société au bord du gouffre, mais réclame en vain les 20,5 M€ qu’il s’était préparés pour son départ.
2002 ; Noël Forgeard, EADS. Poussé vers la sortie par sa mauvaise gestion et les affaires (délit d’initié, Clearstream, etc.) cet X-Mines atterit avec 8,5M€
2003 : Pierre Bilger, Alstom. Le PDG laisse un groupe proche de la faillite et contraint l’Etat d’intervenir. En contrepartie de son feu vert, Bruxelles impose des cessions. Bilger empoche 4,1 M€
2003 : Philipple Jaffré, Elf. A l’issue d’une bataille boursière, le groupe pétrolier tombe dans les mains de Total. Elf a perdu. Pas Jaffré: il s’en va avec 19 M€.
2003 : Jean-Pierre Tirouflet, Rhodia. (je l’ai eu comme prof d’éco à l’ISG où il nous obligeait à acheter son bouquin. A l’époque je lui avait dit que ce n’était pas de l’éco qu’il faisait. NdA). En 5 ans, l’énarque accumule les échecs stratégiques et conduit le groupe chimique au démantèlement. Tirouflet s’en sort avec une formule à 2,1 M€ plus 5,3 M€ de retraite chapeau (à 53 ans)
2003 : Jean-Pierre Rodier, Pechiney. Son grand oeuvre : avoir mené le rachat du fleuron français par le canadien Alcan. A la clé, 2,6 M€ pour services rendus à la patrie.
2003 : Frank Dangeard, Thomson multimédia. Il laise un groupe tout juste vivotant, mais se voit attribuer 2,3 M€
2005 : Serge Tchuruk, Alcatel. L’inventeur du concept d’ »industrie sans usines » conduit le groupe à un bilan sans profits et donc sans perspectives. Il mène le rapprochement avec  l’américain Lucent. Son échec lui vaut d’être remercié à hauteur de 5,7 M€
2008 : Patricia Russo, Alcatel. Le groupe fusionné avec Lucent perd 1,1 Mds€ et procède à 12 500 licenciements. En partant, la DG native du New Jersey encaisse 6 M€
2009 : Thierry Morin, Valéo. Pour son bilan (licenciement de 4000 personnes et 287M€ de pertes), il est gratifié de 3,2 M€ (il renoncera à la moitié en 2011)
2012 : Frank Esser, SFR. Mal préparé à l’arrivée de Free, l’opérateur perd des parts de marché, et licencie à tour de bras. Son PDG raccroche avec 3,9 M€
2013 : Ben Verwaayen, Alcatel. Les directeurs se succèdent et encaissent, mais la plongée aux enfers continue. Verwaayen gouverne 5 ans et part avec 4,8 M€
2013 : Philippe Varin, Peugeot. 21 M€ sous la forme d’une retraite chapeau (5 ans dans l’entreprise). En difficulté, le constructeur doit se tourner vers l’Etat et se rapprocher du chinois Donfeng.
2015 : Bruno Lafont, Lafarge, le PDG cède aux sirènes helvètes d’Holcim et part avec 5,9 M€. (en fait, la société n’était pas bien depuis plus de 3 ans NdA)
2015 : Michel Combes, Alcatel. Il a introduit Nokia dans la maison. Son départ avec 12M suscite la polémique.

Ce que l’on peut retenir de cette liste c’est que les « intelligences supérieures » ont surtout du talent pour négocier leur contrat. A ceux qui disent « si on ne les paye pas bien, ils s’en iront », je réponds « c’est dommage qu’ils ne l’aient pas fait ».
On voit aussi souvent revenir le nom d’Alcatel. Pour les salariés du centre de Nantes qui vient de fermer cela doit faire vraiment plaisir.

Si, à la lecture édifiante de cette liste, votre interlocuteur persiste dans ses propos populistes, il ne reste plus qu’à lui dire « Tu es trop con et tu mérites ce qui t’arrive ».

Lien pour télécharger le Marianne http://telecharger-ebook.org/tags/Marianne+960+%E2%80%93+11+au+17+Septembre+2015.epub/